Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre jeunesse vous conduiront encore à de nouveaux hasards. La vie offre à votre âge un immense horison à parcourir, de la gloire à acquérir, des passions à éprouver et à vaincre, des injustices à souffrir et une foule de sentimens doux ou déchirans : C’est là ce qui s’appelle vivre, c’est-à-dire exister vivement. Pour moi, il me reste encore à durer, mais j’ai cessé de vivre. Je vous embrasse mon cher et jeune ami de tout mon cœur.

J’ai encore écrit comme vous le désirez au vicomte de ***. Il m’a répondu qu’il saisirait la première occasion de vous faire employer à l’armée de Condé. C’est mon ami depuis long-temps et il s’empressera de faire faire au Prince une si bonne acquisition.

Séparateur