Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/161

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J’ai été frappée du ton de vérité qui règne dans le récit qu’il fait des événemens, et la peinture de quelques personnages. J’ai admiré la bonne foi avec laquelle il parle de son attachement à une dame qui a péri si tragiquement. Il est bien clair, comme il en convient, qu’il n’était point amoureux, mais il tâchoit de le persuader à la femme qu’il avait l’air d’aimer. Je suis toujours prête à me mettre en colère contre les hommes, contre les Français sur-tout, lorsqu’il est question d’amour, ou de ce qui en a l’apparence. Il semble qu’ils regardent les femmes comme des hochets dont ils s’amusent. Un jeune homme devait-il donc en France, sous peine d’être ridicule, feindre d’aimer, employer la séduction pour triompher d’une femme, qui souvent aurait sans lui vécu paisiblement