Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/177

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et il m’a paru que lorsque le peintre est agréablement prévenu, et qu’il cherche néanmoins à peindre avec vérité, il ne fait que renforcer certains traits, et en diminuer d’autres ; et avec du jugement et de l’impartialité on pourrait, à l’aide de son ouvrage flatteur, en faire un plus ressemblant et bien moins favorable. Pour mieux développer ma pensée je vais faire mon portrait, au vrai, d’après celui du Marquis. « Émilie au premier abord se livre aisément, et il est aisé par conséquent de la peindre ; ses yeux sont vifs sans aucune expression de sensibilité, ils semblent joindre la réflexion à la vivacité, mais la plupart de ses idées sont soudaines et n’ont point de suite ; la familiarité de ses manières n’a pour limite que l’indécence ; elle ne s’embarrasse pas de choquer les personnes, pourvu que ce