Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/180

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impotent, moi malheureux Émigré, proscrit de sa patrie, repoussé de la plupart des pays, établi si agréablement auprès de sa charmante amie, et recevant d’elle des soins…… Sa voix s’est altérée, il a eu de la peine à achever sa phrase, et j’ai vu une larme sur sa joue. Vous allez être surprise, Emilie ; l’attendrissement m’a gagnée, et j’ai balbutié : mon oncle et ma mère, monsieur le Marquis, sont eux-mêmes… Mon oncle qui était derrière moi a pris la parole. « Ne voilà-t-il pas encore des complimens. » Je me suis remise de mon trouble et tâchant de plaisanter pour n’y pas retomber, j’ai dit : tout au contraire, c’est un compliment que monsieur le Marquis cherche. Il désire de savoir ce que pense de lui ma chère Émilie. Mais que dites-vous du trouble que j’ai