à l’aubergiste, et il la suivit. Elle rentra quelque temps après, et nous conta que ce monsieur, qui avait paru s’intéresser si vivement à nous, l’avait priée d’entrer un instant dans une petite salle en bas, et que là, il avait tiré deux rouleaux de cinquante louis en la suppliant de les accepter et de les partager avec ceux de ses compagnons de voyage qui en avaient le plus de besoin. Cette dame nous ajouta qu’elle les avait refusés, que le monsieur avait insisté à plusieurs reprises, avait tâché même de lui mettre dans sa main les deux rouleaux, et qu’enfin, il était sorti aussi affligé de ses refus qu’elle était touchée de son offre généreuse. Nous admirâmes ce noble procédé ; mais la dame fut blâmée de n’en avoir pas profité pour aider plusieurs prêtres qui étaient sans ressources. Nous attendions un
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/196
Apparence