Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/219

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jamais eu le spectacle d’une belle femme qui pleure d’attendrissement ; quelle différence d’avec les larmes de la douleur qui ne sortent qu’en déformant le visage, qu’elles paraissent silloner ; ici la beauté de chacun de ses traits semblait, si je puis parler ainsi, s’épanouir pour recevoir la céleste rosée qui les inondait. Le brave homme, disait le Commandeur, je lui donnerais la moitié de mon château, s’il était dans le besoin ; la mère disait, l’excellent homme, heureusement il s’en trouve encore de tels. La Comtesse tendait les bras comme pour y recevoir cet honnête Cremonois, et je crois que s’il eût été là, elle n’aurait pu s’empêcher de l’embrasser.

Après cette intéressante lecture, vous jugez qu’il a été fort question des Émigrés ; on a raconté quelques