sursaut, les yeux remplis de larmes ! Enfin je respire, Émilie est hors de tout danger, et se porte bien ; elle est à présent au milieu des fêtes, et le bruit du canon est remplacé par le son des instrumens. On dit que le roi de Prusse a été reçu comme un dieu descendu du ciel pour le bonheur des humains. C’est votre libérateur, et je défie aucun de ses sujets d’avoir autant que moi d’attachement pour sa personne. J’ai pensé dire d’amour, car on emploie ce terme pour les rois comme pour Dieu ; mais le roi de Prusse, d’après ce qu’on en dit, serait homme à prendre une femme au mot. Je ne pourrai pas d’ici à quelques jours aller embrasser mon Émilie, mon oncle doit revenir ce soir, et son retour est déterminé par une circonstance singulière, dont je vous ferai part demain. Adieu mon
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/24
Apparence