plus profonds abymes du cœur humain ; mais ce n’est point par une froide analyse comme les moralistes, c’est par la peinture la plus vraie, et la plus animée des sentimens et des caractères. L’amour, la haine, l’envie, l’amour propre n’ont aucun replis que n’ait développé Richardson. Le roman de Clarisse renferme vingt caractères dont aucun ne se dément, dont chacun contribue à l’harmonie du plus magnifique tableau. Enfin, que vous dirai-je ? Il prétend que c’est le plus beau livre de morale, l’ouvrage le plus attachant, et le plus profond. Comme je lui témoignai quelque surprise de son enthousiasme : Ah ! dit-il, que diriez-vous d’un homme qui aurait vu un portrait qu’il aurait cru représenter le beau idéal, et qui ensuite rencontrerait la figure qu’il aurait cru n’exister que dans
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/59
Apparence