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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/120

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je m’appliquerais avec plus d’ardeur au dessin, je ne lirais aucun roman, aucune pièce de théâtre, et je ferais mes efforts pour être toujours en compagnie. Ce ne sont point, prenez-y garde, des leçons que je vous donne, mais des avis sur votre repos, et ce qu’on appelle en médecine, des remèdes de bonne femme. Les plus habiles médecins lorsqu’ils sont malades, en consultent d’autres bien moins habiles, et cela sans avoir perdu la tête, parce que dans sa propre cause, nul n’est un juge bien intègre ; la crainte et l’espérance agissent trop fortement sur nous, lorsque nous avons un grand intérêt, pour laisser au jugement l’entier exercice de ses lumières ; mais quand le cœur est prévenu, qui peut distinguer surement les inspirations d’avec les pensées de l’esprit ? La