Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/184

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à ces malades, qui ne peuvent supporter l’idée d’une opération douloureuse qui doit les sauver, ils se familiarisaient avec leurs maux. L’abondance passagère que produisaient les assignats, le luxe et les plaisirs les endormaient près du volcan dont l’explosion était prochaine. Aujourd’hui, stupides de terreur, ils attendent comme de vils animaux qu’on les conduise à la mort. C’est une chose remarquable dans la Révolution, que le courage passif et la résignation, tandis que rien n’est plus rare qu’un courage actif et entreprenant. Des gens riches, il faut passer aux classes inférieures dont les dispositions sont différentes ; on ne peut se dissimuler que les hommes qui les composent ont du être, en général, favorables au maintien du régime républicain ; ils sont flattés d’une égalité chimérique,