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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/203

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lettre qu’il m’a envoyée. Mais que dites-vous, ma chère Émilie, de la bizarrerie de mon sort ; il semble qu’un démon prenne à tâche de multiplier mes rapports avec le Marquis ; il se sert enfin de ma mère, de mon oncle pour l’engager à me faire une déclaration ; il ne tient qu’à moi du-moins de la trouver dans la lettre du Marquis : eh ! qui sait s’il me reste quelque chose à craindre encore. Cela est clair, mais pour vous et pour moi seulement. Je n’imagine pas qu’il attende une réponse, ce serait trop présumer de la bonhommie germanique. Le Marquis a raison de mettre au nombre des causes qui troublent la tête des femmes, une inquiétude vague, qui ne se dissipe que lorsque le hasard leur fait découvrir l’objet vers lequel la nature les dirige ; mais cette inquiétude n’est que vague, comme il