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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/226

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Plus d’amitié pour Jenny !… Elle a voulu se lever et se jeter à mes genoux, je lui ai encore dit : ma chère Jenny, parlez-moi avec franchise — eh bien, je vois bien qu’il le faut, puisque Madame parle de m’ôter son amitié. Elle a tiré sa lettre, s’est couvert un moment la tête avec son tablier, et m’a dit comme ayant repris courage : Madame se doute peut-être que nous nous aimons, monsieur Bertrand et moi ; mais cela ne m’empêchera jamais d’être une honnête fille. — Il n’y a pas de mal à cela mon enfant, Bertrand est un honnête homme ; à ces mots elle m’a remis la lettre, que je vous envoie. Les larmes me sont venues aux yeux en la lisant, et j’ai eu bien de la peine à les renfoncer. Vous verrez par cette lettre le déplorable état du Marquis, et voici, ma chère Émilie,