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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/256

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vous voir ces jours-ci à Francfort, et il vous en coûtera pour me donner à dîner pendant mon séjour trois ou quatre œillets ; et une belle rose suffira, je crois, pour le thé et le café. J’ai découvert dans un village ici près deux émigrées, l’une est la comtesse de B*** l’autre la princesse de… elles sont logées dans une espèce de chaumière, et travaillent dès le matin, à la lueur d’une lampe, à broder des souliers et des gilets ; peut-être pourrez-vous les aider à en obtenir un prompt débit et un bon prix. J’ai été les voir et leur ai offert mes faibles services pour acheter de l’étoffe et de la soie ; j’ai admiré leur courage, et je crois que cette facilité à se soumettre à son fort, à se conformer aux circonstances, est un des attributs du caractère Français. Il y a bien en cela du courage ; mais il