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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/261

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s’il est possible d’être coupable quand on n’accorde rien à son penchant, et qu’on redoute son empire. Nos sentimens ne sont pas en notre pouvoir ; la vertu n’est vertu que parce qu’elle suppose un combat, sans quoi l’on n’a que de la sagesse, qui est une habitude qui ne coûte nul effort. Je me sens le courage de me vaincre, mais Dieu lui-même n’a pas le pouvoir d’anéantir le passé ; je ne puis donc effacer des impressions, et rapportez-vous-en à votre amie, pour qu’elles ne pénètrent pas plus avant lorsqu’elle est éclairée. Adieu, ma chère Émilie.

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