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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/274

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chargé de me servir de chaperon pendant ce petit voyage. Ma mère s’en rapporte à vous et à votre mère, quand je serai arrivée ; mais vous connaissez ses scrupules, sa fille seule sur un grand chemin ! cette idée la fait frémir. j’ose dire qu’elle est bien sûre de moi ; mais elle ne veut pas, dit-elle, que jusqu’à mon mariage, il y ait un quart d’heure de ma vie, où la malignité puisse dire que j’ai eu une occasion de mal faire. Ainsi donc grâce à ce cousin, bien connu pour tel dans tout le pays, remarquable par son immense perruque à la brigadière, par une ample cravatte à la mode du temps de l’empereur Charles VI ; enfin par tout ce qui peut imposer silence à la plus subtile méchanceté, je serai, grâce à cet homme respectable, demain pour dîner chez vous. J’aurai grand plaisir à voir votre