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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/291

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avec mon mari ; mon oncle n’a pas tardé à nous rejoindre ; mon mari a parlé fourrage, et le Marquis s’est efforcé de prendre part à cette conversation pour cacher son embarras. Il a conté histoire sur histoire sur le danger des fourrages de mauvaise qualité, sur les friponneries des entrepreneurs militaires ; j’ai causé avec ma mère, et quelque temps après on a apporté du thé. L’heure du départ est enfin arrivée à mon grand contentement, et mon oncle en partant lui a fait promettre de ne pas tarder à nous venir voir. Je suis sérieusement irritée contre lui : se laisser aller à toute l’impétuosité de ses mouvemens au mépris de tout ce qui peut arriver, user enfin de violence ; vous trouverez qu’il ne peut être justifié. Envain chercherait-il à s’excuser sur l’ardeur de sa passion, puisqu’on pourrait