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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/51

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Pendant mon séjour à Lœwenstein, j’avais trouvé le moyen de faire un portrait de là Comtesse, très-ressemblant, d’après un très-maussade tableau que vous avez pu remarquer dans le sallon ; ce portrait forme un très-joli médaillon, et j’avais écrit au bas ce vers si brillant, et qui exprime si bien la situation d’un homme qui se débat contre un sentiment violent.

« Présente je vous fuis, absente je vous trouve. »

Mais ce n’est pas tout ; de l’autre côté du portrait, j’avais mis des cheveux de la Comtesse ; vous me demanderez qui me les a donnés ? personne. Il y a quelque temps, qu’étant entré le matin dans sa chambre avec sa mère, je la trouvai à sa toilette, on lui coupait les cheveux, et j’en apperçus un assez gros flocon, sur le