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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/53

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par le sacrifice de ma vie. Je ne puis avoir laissé tomber ce portrait que dans le château, ou dans la cour, en descendant ou montant en voiture ; dans tous les cas il est au pouvoir de quelqu’un de la maison, et si c’est le mari, si c’est le père qui l’ont trouvé, vous voyez tout ce qui peut en résulter de désagréable ou de fâcheux. Tâchez, ma chère cousine, de me tirer de l’affreuse inquiétude où je suis. Je n’ose retourner à Lœwenstein, je voudrais savoir toute l’étendue de mon malheur ; le mélange d’espoir et de crainte produit un état d’anxiété pire que la certitude du mal. Vous deviez aller dans peu voir la Comtesse ; hâtez de deux jours votre voyage. Si le portrait est tombé entre les mains du mari ; il aura parlé au père, à la mère, il aura fait des reproches à sa femme, et vous verrez