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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/70

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célébre de Racine. Présente je la fuis, absente je la trouve. J’ai comparé attentivement les cheveux qui étaient derrière le portrait, avec les miens, il est évident que ce sont les mêmes. Ah ! quelle imprudence, monsieur le Marquis, et quel trouble vous avez pensé exciter ! Jugez donc, ma chère Émilie, de ce qui serait arrivé si ce portrait avait été ramassé par mon mari ; jugez de mon embarras, qui aurait tourné à ma honte, toute innocente que je suis. Il doit être dans des transes mortelles de son côté ; mais je ne puis les calmer, je ne puis lui parler du hasard qui a mis ce portrait entre mes mains ; il me le demanderait, et la restitution serait un don ; enfin, que je le lui rende ou non, s’il savait qu’il est entre mes mains il s’enhardirait à me parler des sentimens qui ont guidé