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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/94

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honnête et charitable ; elle a reçu une excellente éducation, et quoiqu’elle n’ait que quatorze ans, elle a des talens et de l’instruction. Voilà, Monsieur, ce que j’ose espérer de votre générosité qui m’est connue, parce que nous avons eu des amis communs. Je l’ai assuré que ses vues seraient remplies dans cette triste circonstance, que je ne croyais pas aussi prochaine que lui. Il m’a interrompu en levant les yeux au ciel, et disant : j’ai vu tomber le trône et l’autel, j’ai vu le meilleur des rois périr sur un échafaud, et la plus intéressante des reines subir un fort non moins affreux, avec plus d’ignominie encore. Comment pourrais-je désirer de rester dans un monde souillé de tant d’horreurs ? J’avais à peine la force de parler, madame la Comtesse, et les larmes inondaient mon visage. Il