m’échappai avec sa nièce qui ne me connaissait pas, et qui m’attendait à l’extrémité du village dans une chaise de poste. Deux jours après ma femme de chambre vint me rejoindre avec ma voiture ; elle avait bien payé le curé, toutes les formalités avaient été observées exactement, et mon extrait mortuaire était en bonne forme. Alors je respirai ; cette femme en proie au mépris n’existe plus, me dis-je, et me voilà dans un autre monde, où je puis acquérir de l’estime et des amis. J’eus soin que la nouvelle de ma mort se répandît en France ; les parens de mon mari entrèrent en jouissance de mon douaire, et les miens d’une terre et d’un bel hôtel que j’avais conservés : je me trouvai donc morte pour tout le monde, avec tout ce qu’il fallait pour vivre heureuse. Je parcourus
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