Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisanterie tout ce qu’il me disait. C’est être bien peu galant, lui dis-je, que de s’occuper d’une autre personne en me parlant ; il en convint et s’excusa sur la singularité des rapports que lui offrait ma rencontre. Nous nous réparâmes assez tard, après être convenus de nous revoir quelques jours après à un bal qui se donnait au Renelagh. Je le retrouvai à ce bal, où il était occupé à me chercher depuis quelque temps. Je m’étais coëffée de manière à laisser paraître entièrement mes cheveux, et je vis bientôt qu’ils fixaient son attention ; il portait successivement ses regards étonnés de mes yeux à mes cheveux, et écoutait ma voix avec une égale surprise ; je voulus l’augmenter encore, et j’ôtai mes gants. On avait admiré la forme et la blancheur de mes bras, de mes mains et cette