Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/80

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de la plus brillante jeunesse se dirigèrent vers moi dès les premiers mois de mon mariage. J’avais la légéreté de mon âge, et je me livrai avec vivacité à tous les amusemens qu’il comporte. Ils avaient la plupart un charme de plus pour moi, c’était de procurer des succès à mon amour propre. J’aimais la danse pour elle-même, et je l’aimais encore pour être applaudie, parce que je dansais mieux que les autres personnes de mon âge. Il en était de même de la musique que je savais très-bien, et je vous dirai toujours avec ma franchise accoutumée, que j’ai une très-belle voix. J’avais perdu ma mère dans mon enfance ; le Marquis de *** n’avait de parentes qu’une cousine qui se chargea de me produire dans le monde, et dans peu m’abandonna à moi-même. Vous voyez que j’avais assez beau jeu