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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/84

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admiration des beaux sentimens qu’elles contenaient ; un domestique, nouvellement entré chez moi, fut chargé de les porter de grand matin ; le Marquis était logé chez un de ses parens de même nom que lui, appelé le Comte de ***, et c’était de sa femme qu’il était amoureux. Le Comte montait en voiture pour aller à Versailles au moment où arriva mon laquais qui, confondant les titres, dit que c’était une lettre pour le Comte de ***. Celui-ci la prend, l’ouvre et voit un commerce d’amour entre sa femme et son parent, et un billet de moi qui prouvait que j’étais dans leur confidence. Il était jaloux et ne s’amusa pas à peser les expressions ; il pensa tout naturellement que la spiritualité n’était qu’un chemin pour arriver jusqu’aux sensations, et que, de quelque manière qu’une