Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/86

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perça dans le public et on répandit que j’étais jalouse de la Comtesse de *** et que j’avais trahi le Marquis pour la perdre. Plusieurs femmes s’éloignèrent de moi, et je voyais régner dans celles avec qui je restais en liaison, une contrainte qui ne m’avertissait que trop du tort que ma réputation avait souffert. Je tâchai de me justifier auprès de plusieurs ; mais la jalousie leur inspirait une sévérité extraordinaire, et un jour le Marquis de ***, à qui je m’en plaignais, me dit en me montrant ma figure dans une glace : voilà les torts que les femmes ne vous pardonnent pas. Mon mari avait été affecté vivement de la part qu’il croyait que j’avais à l’intrigue de la Comtesse de *** avec son parent ; il pensait qu’une femme qui entre dans de pareilles confidences, est en communauté de