Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commissions. Je le chargeai de plusieurs emplettes relatives à mon goût pour le dessin, il taillait mes crayons et mettait en ordre les papiers que je laissais sur ma table, et quelquefois je lui montrais mon ouvrage dont il était parfaitement en état de juger. Ses soins, son attention à prévenir mes désirs, excitèrent en moi de l’intérêt pour lui, et je proposai à mon mari de le faire valet de chambre ; mais il me dit qu’il était le moins ancien de la maison, et que ce serait faire une injustice à un très-bon sujet qui me servait depuis long-temps ; je trouvai cette objection raisonnable, et je me contentai de lui faire quelques gratifications de temps en temps ; il les recevait avec reconnaissance ; mais en m’assurant que ses soins n’étaient point dirigés par l’intérêt, et mes bontés, disait-il, lui suffisaient. Me voici