Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/182

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il paraîtrait bien simple qu’il fût instruit de choses qui l’ont occupé toute sa vie. Je vous dirai encore, mon cher marquis, par une suite de réflexions sur les heureux, et de la peinture que vous me faites de votre ame, je vous dirai, que l’homme passionné est sérieux, que le plaisir lui-même est mélancolique. Une manière vive de sentir n’est pas compatible avec cette disposition d’esprit et de l’ame qu’on appelle gaieté, et qui fait voltiger sur les surfaces sans s’arrêter. Il ne faut pas chercher les femmes sensibles, ou celles qui ont du penchant pour les plaisirs de l’amour, parmi celles qui sont les plus vives, les plus gaies, les plus folâtres, mais parmi les femmes sérieuses et composées. Malgré tout ce que je viens de dire, j’espère que votre société n’aura rien de triste, et que si