Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/19

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ou soixante mille livres ; mais il ne convient point à une femme, et surtout lorsqu’elle n’a jamais eu, comme je suis porté à le supposer dans votre amie, aucune habitude de détails économiques, d’ordre et de soins. Abattre des bois, défricher, semer, planter, construire une maison, tout cela est au-dessus des facultés d’une femme habituée à l’opulence et à l’insouciance des détails que donnaient une grande fortune, et la dissipation de la vie de Paris. Voilà, Madame, ce que j’ai à répondre, non à votre amie, mais à celle qui se cache sous ce masque, à vous enfin madame la Duchesse ; car il m’a été facile de deviner que vous aviez pris ce détour pour ne pas alarmer ma tendre amitié. Vous n’ignorez pas que j’ai des fonds suffisans pour nous faire vivre tous deux dans l’aisance, et vous savez