Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/194

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disant froidement au comte de Rove, son beau-frère, dont le cheval venait de lui casser la jambe : vous voyez combien les chevaux fougueux sont dangereux un jour d’affaire. Les grands hommes sont comme les athlètes qui perdent à être vus couverts des plus beaux habits ; c’est nus qu’il faut les voir pour juger leurs belles proportions. C’est dans l’adversité qu’il faut juger les hommes que le sort a mis au-dessus des autres ; c’est lorsqu’il les a rejetés dans la foule et dépouillés de cette pompe qui fait paraître en quelque sorte égaux, tous les hommes qu’elle environne de son éclat. Trois générations sont animées du même zèle, brillent de la même valeur, et la frugalité des Spartiates semble naturelle à des princes habitués aux délices d’Athènes. Je me suis en quelque sorte efforcé, ma chère cousine,