Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/27

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suivant moi, ne convient à un homme sage que dans trois circonstances : la première lorsqu’il est amoureux ; le bonheur peut dans cette situation n’être pas long-temps son partage, mais il est sûr d’avoir quelques beaux jours : il est, dit la Rochefoucault, des mariages heureux, il n’en est point de délicieux. On ne peut rien objecter à l’homme passionné, il voit tout en beau, il voit tout éternel, comment ne céderait-il pas à un penchant qu’il essayerait en vain de combattre, et ne formerait-il pas des nœuds que l’imagination lui présente comme des guirlandes de fleurs ? La seconde circonstance est celle où, parvenu à un certain âge, un homme se trouve attaché depuis quelque temps par une tendre affection à une femme dont il a été l’amant ou l’intime ami ; alors tous les deux s’étant mutuellement