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- pleure ; mais l’homme qui reçoit des sensations là où les
- autres ne trouvent que des perceptions indifférentes. Une
- émanation, un jet de lumière, un son nuls pour tout
- autre, lui amènent des souvenirs ; une roche qui plombe
- sur les eaux, une branche qui projette son ombre sur le
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- sable désert, lui donnent un sentiment d’asile, de paix, de
- solitude ; et la perpétuelle incertitude de son cœur est
- retracée dans cette eau toujours écoulée, et toujours reproduite,
- que le moindre souffle agite en ondes prolongées,
- et que bouleversent de fréquens orages. Si le soleil écarte
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- les nues, dans la nature embellie, il ne voit que des biens,
- il ne sent que l’espérance. Si les nuées reviennent voiler
- le soleil, tout dans l’ombre se flétrit à ses yeux : l’avenir
- est chargé de maux, tout est sinistre, alarmant, le voilà
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- détrompé, triste, accablé. Une fleur odorante | se trouve-
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- t-elle sous ses pas, son parfum a dissipé tous ces fantômes,
- et ramené sur l’avenir le voile des illusions plus heureuses.
- Une idée triste se présente-t-elle la première à son réveil,
- cette journée sera celle des ennuis et des douleurs ; s’est-
- il éveillé dans la paix, il va tolérer la vie. Qu’il consulte,
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- le matin, les brouillards et les vents ; qu’il écoute quels
- oiseaux chantent l’aurore : les malheurs lui seront moins
- pénibles dans un beau jour, que le poids seul du tems
- sous un ciel voilé de brumes. Il est des sensitives qui se
- flétrissent dans les tems d’orage, et se réveillent avec la
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- sérénité des cieux.
- quelles il ne sauroit résister parce qu’il n’en a point d’autres à leur
- opposer.
des sentimens contraires, jointe à une sorte de modération dans tout ce qui nous émeut : c’est une habitude de supériorité sur l’affection qui semble nous commander actuellement, c’est une gravité de l’âme, une sagesse du cœur en sa perpétuelle agitation, une étendue de pensée dans laquelle se trouve aussitôt la perception secrète que la nature voulut opposer à la sensation visible. Dans sa force, l’homme sen-