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- jours besoin de combattre, est-ce pour s’affermir dans la
- résistance, et pour s’avancer dans l’art de souffrir, que
- l’on reçut votre appui, et que l’on acheta vos plans de
- législation ?
[152]
- Le plaisir énerve les ames ! Je veux… | …que la
- félicité (Ibid., 523-541) n’est point dans les folies de la joie,
- mais dans la permanence du contentement. (Cf. thème,
- Ibid., 541-542).
- Direz-vous que ces voies simples n’étant plus les nôtres,
- il nous faut des plaisirs vifs et impétueux pour animer
- l’industrie convenable aux grandes sociétés ? Cela seroit
- vrai aussi ; mais cela seroit aussi contre vous. Car si ce
- qui paroît convenir expressément à notre ordre social, est
- essentiellement mauvais pour ceux mêmes qui vivent
- dans cet ordre de choses, quelle conséquence favorable
- pourrez-vous en tirer ? Des plaisirs impétueux seroient
- moins funestes pour l’homme simple : comme le sentiment
[152]
- chez lui ne s’étend guères au- | delà du présent, il jouiroit
- de la force des émotions, sans souffrir de l’inaction dont
- elles seroient suivies. Mais l’homme de nos cités n’a point
- de présent ; il vit de souvenirs et d’attentes ; ses sentimens
- actuels ne sont que le résultat de la comparaison qu’il fait
- sans cesse de ce qui se présente avec ce qu’il connoît ou
- ce qu’il conjecture ; soit dans la destinée des autres, soit
- dans ce qu’il se promet de la sienne pour l’avenir ou ce
- qu’il en a éprouvé autrefois. Si donc il jouit de ces brillantes
- séductions, c’est avec tant d’inégalités, d’intervalles,
- de craintes et de regrets, que nécessairement elles
- produisent en lui plus encore de dégoûts et d’anxiétés, que
- de jouissances et même de désirs. Les immenses
- promesses de cette avidité qui nous captivoit, qu’ont-elles
- produit ? L’inquiétude a troublé toutes nos heures ; les
- facultés sont découragées ; et le cœur épuisé d’un travail