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ÉPITAPHE D’UN POÈTE MORT JEUNE




Toi qui lis, sur ce marbre où s’enroule le lierre,
Combien mon lot fut noble et ma vie éphémère,
O passant, ne dis pas que les dieux sont jaloux !
Mais, plutôt, bénis-les ! Ils savent mieux que nous
Quel souhait nous portons dans notre âme indécise,
Et, sans nous consulter, l’exaucent à leur guise.
Je n’ai rien souhaité que l’ombre et que la paix....
C’est pourquoi, jeune encor, je dors sous les cyprès,
Et n’aurai pas laissé de trace plus durable
Que le pas incertain d’un enfant sur le sable....


1898.