Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/109

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aïeux. Par quelle outrecuidante aberration prétendez-vous aujourd’hui nous régir ? Avons-nous conclu un pacte avec vous ? Le peuple belge a-t-il remis ses destinées entre vos mains ? La preuve que nous méritons d’être libres, c’est que nous avons su rester libres jusque sous la domination étrangère.

Jamais un étranger n’a pu nous asservir !

Mais il a pu nous opprimer et nous fouler, comme vous l’avez fait naguère encore, quand vous étiez nos maîtres. Vous nous promettez maintenant un régime de douceur, de fraternité, d’amour ; fallacieuses promesses, qui ne coûtent rien aux tyrans :

Tous les usurpateurs ont parlé ce langage,
Depuis les rois anciens jusqu’aux modernes Tzars ;
Tous, avant de réduire un peuple en esclavage,
Jurent de restaurer et les lois et les arts…

Au reste, poursuit-il avec orgueil,

Nos lois, sans nous vanter, valent mieux que les vôtres…
Mieux que Juillet, Septembre a tenu sa parole…

Vous prétendez posséder en propre la sagesse politique. Or, que voit-on chez vous depuis dix ans ? « Des querelles sans but dignes du Bas-Empire », les droits les plus saints foulés aux pieds, une immoralité sans frein, de perpétuelles insurrections, « la