sa forme, dont les vingt strophes sont traversées par un grand souffle patriotique.
Le poème parut-il d’abord, comme il convenait à un écrit de ce genre et comme ce fut le cas pour les principales œuvres de Weustenraad, dans une revue ou un journal de l’époque, à la suite des événements qui l’avaient inspiré ? Fut-il publié en plaquette ? Obtint-il chez les Belges de 1840 le succès dû aux œuvres qui expriment avec force et netteté les sentiments de tout un peuple ? J’avoue n’en rien savoir, malgré mes recherches[1].
C’est aussi à la veine patriotique qu’appartient le Remorqueur, l’œuvre la plus souvent citée, je ne dis pas la plus lue, de l’écrivain belge. La mince notoriété dont jouit à présent Weustenraad repose presque exclusivement sur le titre de ce poème. Il n’y a personne, ou presque personne, aujourd’hui, qui ait lu les Poésies lyriques ; mais quelques hommes mûrs connaissent de réputation « Weustenraad, l’auteur du Remorqueur ».
Le succès de cet ouvrage tint sans doute beaucoup moins à sa valeur littéraire qu’à l’importance de l’événement qu’il commémorait. Une courte digression historique s’impose ici[2]. C’est le moment de