tudes, en s’organisant sans retard sous le rapport matériel et moral, bien mieux, en donnant aux vieilles nations l’exemple des hardies initiatives. Et ils n’attendirent pas, pour cela, que l’ordre fut établi chez eux. Dans le mois où fut votée la loi du chemin de fer, des intrigues orangistes avaient encore pour résultat, à Bruxelles, de scandaleuses scènes de pillage. Mais beaucoup de Belges partageaient sans doute, touchant le railway national, les sentiments de leur nouveau roi : « Ce chemin de fer, dit le comte de Mérode-Westerloo dans ses intéressants Souvenirs, était aussi la pensée favorite du roi Léopold, qui avait compris quelle considération donnerait à l’étranger pour la Belgique, immédiatement après une révolution politique complète, l’exécution d’un aussi bel ouvrage… »
En somme, on peut dire avec Nothomb que, si la Révolution de 1830 donna à la Belgique l’indépendance politique, l’établissement du chemin de fer lui donna l’indépendance commerciale. Cette heureuse innovation et la prospérité qu’elle engendra, prouvèrent la puissante vitalité du nouvel état et contribuèrent largement à lui concilier l’estime des nations.
On voit maintenant de quelle importance fut pour notre pays un événement aussi médiocre en apparence que la création d’un chemin de fer ; on conçoit que cet événement ait pu devenir pour nos poètes[1]
- ↑ Van Hasselt et Wacken, pour ne citer que les principaux, ont également célébré en vers les chemins de fer belges.