Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/120

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patriotique, les sentiments qu’exprime une amusante lettre inédite[1] de Lucien Jottrand, membre du Congrès national, à qui Weustenraad avait fait hommage de son œuvre.

« J’avais lu déjà ton poème, lui écrit-il, et, chose qui m’arrive bien rarement aujourd’hui pour une pièce de vers de longue haleine, je l’avais lu jusqu’au bout. Le souvenir de Ch. Donald m’avait d’abord entraîné à cette lecture dans un feuilleton de l’Indépendant. Je n’étais pas à la troisième strophe que j’avais déjà vu que j’irais jusqu’à la dernière. Tu es toujours neuf et toujours hardi. Plus d’éloges te fatiguerait parce que tu as du cœur et n’es pas une femmelette.

« J’aime beaucoup ta petite dédicace.[2] L’homme à qui tu la fais est un de ceux qui ont traversé le pouvoir après 1830 sans y perdre tout ce qu’ils valaient auparavant. Je crois que ceux-là du moins se repentent un peu du mal auquel ils ont participé : les 24 articles, par exemple !

« Je n’ai plus d’autres joies littéraires depuis que j’ai cessé d’être journaliste que celles qui me viennent de l’envoi qu’on veut bien me faire quelquefois de productions de la muse indigène…

  1. Datée du 18 août 1842.
  2. Le Remorqueur parut portant en dédicace ces mots : « À M. Charles Rogier, fondateur du chemin de fer belge », suivis de quelques vers à sa louange. En 1842, Rogier n’était plus ministre.