Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/136

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faible, la coquetterie, et il lui montre dans la bienfaisance même un charme ajouté à ses autres charmes, plus précieux et destiné à leur survivre :

Reines de notre Eden !…

Faites-vous aujourd’hui sacrer par l’Indigence,
Faites couler sur vous des pleurs à flots pressés ;
Et vous refleurirez aussi riches que belles :
Riches du saint trésor de vos vertus nouvelles,

Belles de tout l’éclat de vos bienfaits passés !

D’intéressants documents attestent le succès que les Belges de 1845 firent à la Charité. « J’ai reçu les deux exemplaires de votre nouveau poème, écrit au poète son ami Charles Faider ; j’ai remis à ma femme celui que vous avez eu l’aimable attention de lui adresser : elle me charge de vous dire combien vos beaux vers l’ont touchée. C’est qu’en effet vous pénétrez dans les âmes, et votre nouveau langage est empreint d’une onction si vraie et si puissante que vous ferez autant de prosélytes que de lectrices ».

J’ai également sous les yeux la copie d’une lettre écrite par Weustenraad, le 22 décembre 1845, à un ministre du cabinet Van de Weyer. (Était-ce Van de Weyer lui-même ? Était-ce Dechamps ? Je l’ignore, et cela importe peu.) Il annonce à ce personnage qu’il désirerait offrir à la reine des Belges Louise-Marie, dont la bienfaisante bonté était proverbiale, quelques exemplaires de sa dernière œuvre, et il sollicite à cette occasion ses bons offices.