Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/196

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lettres qu’adressèrent à sa veuve d’éminentes personnalités, par les articles nécrologiques, les vers de circonstance que publièrent les journaux et les revues, et que je ne songe pas à reproduire ici. On y rend hommage à la noblesse, à la bonté, à la franchise de son caractère ; on le loue comme homme, comme fonctionnaire, comme publiciste ; on glorifie en lui le poète de génie (ni plus ni moins), dont le nom est « impérissable » (La Tribune), et dont les œuvres sont « dans toutes les bibliothèques » (L’Indépendance). Et la Revue de Belgique déclare que sa mort a été pleurée « par la patrie entière. »[1]

Lorsque le prix quinquennal de littérature française, institué sous le ministère Van de Weyer, dut être décerné pour la première fois (période 1848-1852), il fut partagé ex æquo entre les trois ouvrages

  1. C’était le temps où les locomotives portaient des noms d’hommes illustres. Je lis aux Faits divers du Politique, numéro du 3 juillet 1849 : « Le ministre des travaux publics a décidé, par un arrêté en date du 1er juillet, que le remorqueur n° 169 portera le nom de Weustenraad. »

    Le même journal, rendant compte, quelques jours plus tard (8 juillet), du service funèbre célébré à la mémoire du poète, cite parmi les assistants : les ministres de l’intérieur, des finances, de la justice et des travaux publics ; MM. Verhaegen, président, Delfosse et de Brouckere, vice-présidents de la chambre des représentants ; Lebeau, Devaux, Vilain XIIII, De Decker, Quetelet et beaucoup d’autres notabilités. Le gouvernement rendait ainsi un dernier hommage au poète national. Ce n’était que juste.