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était, parmi les villes belges, une des plus réfractaires à la politique hollandaise du roi Guillaume. En 1827 y fut fondé un nouveau journal d’opposition, L’Eclaireur du Limbourg, qui se modela sur le Mathieu Laensberg, à cela près qu’il défendit toujours le monopole de l’État en matière d’enseignement.

Les principaux rédacteurs de L’Eclaireur étaient l’avocat Jaminé, futur membre du Congrès national, et Théodore Weustenraad, qui, mieux préparé pour la production littéraire que pour le journalisme, prit au sérieux cette nouvelle fonction et l’exerça avec crânerie et hardiesse, sinon avec talent.

Les procès de presse, très nombreux en Belgique pendant toute la période hollandaise, se multiplièrent, vers les dernières années, au point de devenir presque quotidiens. Weustenraad se montrait trop agressif dans ses polémiques pour ne pas être l’objet de poursuites. Il eut même, en quelques mois, deux procès coup sur coup. Le 24 août 1828, un soldat pris de boisson ayant frappé de son sabre un paysan, dans une des rues de Maestricht, il en était résulté un commencement de rixe. Weustenraad avait aussitôt protesté, dans un article indigné mais déclamatoire, contre cet « abus de la force publique » et la brutalité de la « soldatesque ». L’autorité militaire s’émut de cette attaque et porta plainte au parquet, qui commença une instruction après avoir lancé un mandat d’arrêt contre le « calomniateur ». L’arrestation de