Polain et Adolphe Borgnet, le poète Lesbroussart et l’humoriste Grandgagnage, et noua avec eux une amitié durable. Je me figure volontiers les enthousiastes causeries de ces jeunes hommes, les joyeuses promenades qu’ils firent ensemble, par les beaux jours d’été, dans les romantiques vallées de la Vesdre et de l’Ourthe. Weustenraad explora, en 1837, avec Grandgagnage, la grotte de Tilff, récemment découverte, et il fit plusieurs séjours à la maison de campagne de son ami, sur la hauteur d’Embourg. Le président Grandgagnage vouait une sorte de culte à certains bouleaux de son jardin, à l’ombre desquels celui qu’il appelait « le chantre ardent et vigoureux de la renaissance belge »[1] avait composé son poème sur les chemins de fer ; il les avait baptisés les « bouleaux-Weustenraad »[2].
Le journalisme et la poésie continuèrent à se partager les loisirs du magistrat. Weustenraad collabora assidûment au Politique, qui, le 1er avril 1841, fusionna avec l’Espoir et s’intitula La Tribune, et il fut même, jusqu’en 1847, le rédacteur en chef de cette dernière feuille. Tout porte à croire que cette abondante production journalistique n’est nullement dépourvue d’intérêt politique ou même littéraire. Mais