Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/90

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quelques-unes de leurs œuvres les plus discutables. Est-ce faire preuve d’un goût timoré que de ne pas aimer Lélia et Jacques, Lucrèce Borgia et Marie Tudor ? N’est-ce pas plutôt montrer un jugement sain ?

Cet article est d’une extrême violence. Le rédacteur anonyme de la Revue de Paris y est traité de « misérable », ses accusations sont « de lâches insultes », son factum est un « misérable pamphlet ». Tout autre est le ton de la Lettre à M. Michel Chevalier (Revue belge, 1836, tome 4, p. 164-175). Cet économiste, envoyé dans notre pays par le gouvernement français pour « étudier les machines », avait élargi le champ de ses observations, et venait de consacrer à la Belgique en général une étude inexacte sur plus d’un point, mais bienveillante et presque toujours élogieuse. Ces excellentes intentions ne suffirent pas à désarmer Weustenraad, qui répondit à l’écrivain français sur le ton du persiflage, du dédain, de la supériorité impertinente. « J’honore votre talent et je respecte votre caractère, je suis persuadé qu’il ne faut attribuer qu’à l’irréflexion et à la légèreté, parfois aussi à une vanité nationale déplacée, les erreurs que renferme le récit de votre excursion dans nos provinces ». Un tel début promettait. Et Weustenraad épluchait l’article de M. Chevalier, en relevait, avec un malin plaisir, les bévues ou les contradictions.