Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me moins compromettante, à tout prendre, pour les libertés belges. Encore une fois, Weustenraad était patriote, mais patriote libéral, et son libéralisme l’orientait malgré lui vers la France, comme vers la patrie des libertés modernes, quoique antipathie qu’il pût éprouver d’ailleurs pour les Français.

Le polémiste belge n’a rien écrit de supérieur à ce dernier article. Le style, sobre et grave, y est d’une remarquable vigueur. Toute déclamation en est absente : l’auteur a su y atteindre au naturel et à la mesure, tout en gardant une certaine ampleur appropriée à la nature du sujet.

Tels sont les principaux articles[1] publiés par Weustenraad dans la Revue belge, de 1835 à 1841. Considérés uniquement du point de vue littéraire, ils ne mériteraient pas tous d’être tirés de l’oubli ; mais ils acquièrent tous de l’importance dès qu’on y cherche soit une vivante expression du sentiment national belge, soit un commentaire des poésies patriotiques que Weustenraad, à la même époque, composait ou allait composer.

  1. J’ai passé sous silence un certain nombre d’études qui sont l’œuvre du magistrat ou du jurisconsulte plutôt que du littérateur ou du patriote.