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NOTES D’UNE FRONDEUSE

OPINION
DE
ALBERT DUBRUJEAUD



« Il s’en est trouvé un, plus avisé que les autres, habitué aux péripéties d’une existence besoigneuse qui, sans scrupule et de grand appétit, s’est prémuni contre les risques de l’avenir. Il a écouté dans les assemblées secrètes et pris des notes, compilé des documents, ramassé de petits papiers et de grosses anecdotes : et quand la dégringolade fut décisive, que les mauvais jours arrivèrent, il a vidé contre un honnête salaire cette hottée de curieux renseignements sur la tête de ses amis. Qu’importe si ce faisceau de révélations rendait décisive l’accusation, définitive la condamnation contre le contumace : qu’importe si les hôtes, de bonne foi égarés en cette bagarre, seraient pour jamais éclaboussés : qu’importe si les associés de la veille étaient frappés d’un discrédit sans exemple : on est historien et annaliste à la manière de Tacite… et de Vidocq. »

(Écho de Paris, 5 septembre 1890.)