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souvenir ; les douleurs sont toujours extrêmes, et la crainte de ma cousine[1] et son désespoir font pitié.

Adieu, je suis toute à vous, sans qu’il y ait à ce compliment aucune chose à rabattre. Barillon est ici qui vous dit mille choses. Mme de la Fayette vous a écrit : elle vouloit me donner sa lettre ; on la porte à la poste étourdiment ; il n’y a qu’à Madame de Grignan dessus : elle a peur qu’elle n’ait été perdue. J’embrasse mille fois mon cher Grignan.


1672

249. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET D’EMMANUEL DE COULANGES À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 17e février.

Monsieur de Coulanges et moi, nous avons donné un très-bon dîner à M. le président de Bouc[2]. M. et Mme de Valavoire, Monsieur d’Uzès et Adhémar en étoient ; mais écoutez le malheur : le président, après nous avoir promis, vint s’excuser ; il avoit une affaire à Saint-Germain ; nous pensâmes nous pendre ; enfin il fallut prendre courage : Mme de Valavoire amena la Buzanval[3] ; mais le président étoit le véritable objet de nos désirs. Ce dîner étoit bon, délicat, magnifique ; enfin, tel qu’il étoit, il est irréparable. Le Bouc reviendra peut-être, mais le dîner ne reviendra pas. Adhémar étoit pénétré de douleur

  1. 13. Mlle de la Trousse l’aînée. Voyez la lettre du 1er juillet suivant, et la Notice, p. 344.
  2. Lettre 249. — 1. Joseph de Seguiran de Bouc, premier président de la chambre des comptes d’Aix. (Note de l’édition de 1818.)
  3. 2. Angélique Amat, femme d’André Choart de Buzanval, qui fut lieutenant général des armées en 1693. Elle était sœur de Mme de Valavoire. Voyez la note 11 de la lettre 174, et la lettre du 2 novembre 1673.