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Je ne suis point sans inquiétude de vous savoir à Aix, avec tant d’air de petite vérole. Au moins évitez les lieux publics, et les presses : c’est un horrible mal que celui-là. Votre fille a le teint comme l’avoit Mlle de Villeroi, un blanc et un rouge séparés, des yeux d’un bleu merveilleux, des cheveux noirs, un tour de visage et un menton à peindre ; sa lèvre se rabaisse tous les jours : du reste elle est faite au tour ; elle ne crie jamais ; elle est douce et caressante ; elle appelle ; elle dit cinq ou six mots ; elle est vive ; enfin elle est aimable, et je l’aime. Adhémar m’a dit des merveilles de votre fils. Mme de Guénégaud m’a extrêmement priée de vous faire des compliments sur la mort du Chevalier, et à M. le coadjuteur d’Arles : tenez-la quitte de ce côté-là.

Je viens d’apprendre qu’Adhémar a eu une conversation divine avec M. Colbert : il vous en rendra compte. L’autre jour, on parloit devant le Roi de Languedoc, et puis de Provence, et puis enfin de M. de Grignan : on en dit beaucoup de bien. M. de Janson[1] en dit aussi ; et puis parla de sa paresse naturelle. Là-dessus le marquis de Charost le releva de sentinelle d’un très-bon ton, et lui dit : « Monsieur, M. de Grignan n’est point paresseux quand il est question du service du Roi, et personne ne peut jamais mieux faire qu’il a fait dans cette dernière Assemblée : j’en suis fort bien instruit. » Voilà de ces


    louis d’or qui raconte ses aventures… Cette bagatelle est dédiée à Mlle de Scudéry. (Elle a été publiée à part, in-12, en 1661.) On a encore d’Isarn des impromptus et des madrigaux. Dans le Grand Dictionnaire des Précieuses, Isarn est Isménius… C’est évidemment le beau et léger Isarn qui dans le Cyrus a le nom de Thrasile… Il est donné comme le type de l’inconstant. » (M. Cousin, la Société française, tome II, p. 194 et suivantes.)

  1. 7. Sans doute le marquis de Janson, frère aîné de l’évêque. Voyez la note 17 de la lettre 136.