Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/87

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jours[1] qu’il sera retourné à sa cure. Cela donne une effroyable idée de notre éloignement, et l’on a besoin de l’espérance qui nous[2]dilate présentement le cœur, et qui nous fait toucher au doigt le temps que nous serons ensemble ; vous ne voulez pas que j’aime la Providence[3]? Ce qu’il y auroit de bon, c’est de s’y soumettre sans murmurer[4] quand elle en dispose d’une autre manière.


On m’envoie[5] un joli couplet ; vous ne l’avez point ; sur l’air de Joconde :

Conti, de votre jeune époux
Ne faites point un maître :
Suivez le penchant tendre et doux
Du Dieu qui vous fit naître.
L’amour seul a droit d’ordonner
De votre destinée
Vous êtes faite pour donner
Des lois à l’hyménée.

Cela est bien fait ; je n’en connois point l’auteur, et je doute qu’il veuille s’en vanter.

Je ne croyois pas que le cardinal d’Estrées fît le voyage de Rome ; mais puisqu’il le fait, notre petit Coulanges

  1. 17. « Quinze jours. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  2. 18. Le mot nous a été omis dans notre manuscrit.
  3. 19. « Et nous fait toucher au doigt le temps où nous serons bientôt ensemble ; comment donc n’aimerois-je pas la Providence ? (Édition de 1737)
  4. 20. « Ce qu’il y aurait de bon serait de s’y soumettre sans murmurer, etc (Edition de 1737) — Ce qu’il y a de bon c’est de s’y soumettre quand elle en dispose, etc. (Édition de 1754) »
  5. 21. Cet alinéa ne se lit pas ailleurs que dans notre manuscrit, où manquent les deux paragraphes suivants, sauf la toute dernière phrase, qui, placée ici, fait un singulier effet : Je ne trouve pas cette période, etc. »