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COMPARAISON
DES PRÉCÉDENTES ÉDITIONS
DES LETTRES DE MADAME DE SÉVIGNÉ
AVEC LA NOUVELLE.


Les deux spécimens qui suivent ont été choisis entre un très-grand nombre de lettres où les suppressions et les altérations ne sont pas moins frappantes. Pour le premier, le nouveau texte reproduit exactement l’autographe même de Mme de Sévigné qui est à la Bibliothèque impériale de Vienne en Autriche ; pour le second, il est tiré de la copie des lettres à Mme de Grignan, dont il a été parlé dans l’Avertissement.

LETTRE DE MADAME DE SEVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

NOUVELLE ÉDITION.

Aux Rochers, dimanche 21e juin (1671).

Réponse au 30e mai et au 2e juin.

ÉDITIONS PRÉCÉDENTES.

Aux Rochers, dimanche 21 juin 1671.

Enfin, ma bonne, je respire à mon aise ; je fais un soupir comme M. de la Souche ; mon cœur est soulagé d’une presse et d’un saisissement qui en vérité ne me donnoit aucun repos. Bon Dieu ! que n’ai-je point souffert pendant deux ordinaires que je n’ai point eu de vos lettres ! Elles sont nécessaires à ma vie : ce n’est point une façon de parler ; c’est une très-grande vérité. Enfin, ma chère enfant, je vous avoue que je n’en pouvois plus, et j’étois si fort en peine de votre santé, que j’étois réduite à souhaiter que vous eussiez écrit à tout le monde hormis à moi. Je m’accommodois mieux

Enfin, ma fille, je respire à mon aise, je fais un soupir comme M. de La Souche : mon cœur est soulagé d’une presse qui ne me donnoit aucun repos ; j’ai été deux ordinaires sans recevoir de vos lettres,

et j’étois si fort en peine de votre santé, que j’étois réduite à souhaiter que vous eussiez écrit à tout le monde, hormis à moi. Je m’accommodois mieux