Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 1.djvu/453

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 423 —
1658

quelque façon les civilités que vous me faites de sa part, de m’informer plus soigneusement de sa santé, ayant appris qu’il étoit malade. En attendant que vous m’en ayez dit votre avis, j’espère que puisque vous avez été si ponctuel à me mander ses sentiments, vous le serez de même à lui en témoigner ma reconnoissance, et que vous voudrez bien l’assurer pour moi que je suis sa très-obéissante servante.

M. de Rabutin Chantal.

Suscription : Pour monsieur Ménage.



45. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE.

Votre billet est le plus joli du monde, c’est ainsi que je vous conseille de les faire. Je suis ravie que mes petits yeux aient fait de si illustres conquêtes, et je me trouverois bien honorée s’ils portoient le désordre jusque dans le conseil d’en haut, mais je crains que l’histoire ne soit telle qu’à demi. En tout cas, je me contente de l’estime, et vous conjure de me la conserver, puisque c’est vous qui me l’avez acquise[1]. Pour M. de Noirmoutier[2], j’en prendrai le soin ; car il prend le chemin de venir céans, et c’est là que je l’attends pour lui gagner le cœur. Après tout, vous avez la gloire que j’ai été plus friande
  1. Lettre 45. — On a conjecturé qu’il s’agissait encore ici de l’estime de Servien : voyez le billet précédent.
  2. Louis de la Trémouille, marquis, puis, en 1650, duc de Noirmoutier, mourut le 12 octobre 1666, à l’âge de cinquante-quatre ans. Il était père de ce duc de Noirmoutier qui devint aveugle à dix-huit ans, de l’abbé de Noirmoutier, qui fut depuis cardinal, et de la princesse des Ursins.