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présentent. Je vous supplie de faire tous mes compliments chez vous et dans votre voisinage. La Reine est bien mieux.


57. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À M. DE POMPONE.

Le lundi 24e novembre.
Si j’en crois mon cœur, c’est moi qui vous suis véritablement obligée de recevoir si bien le soin que je prends de vous instruire. Croyez-vous que je ne trouve point de consolation en vous écrivant ? Je vous assure que j’y en trouve beaucoup, et que je n’ai pas moins de plaisir à vous entretenir que vous en avez à lire mes lettres. Tous les sentiments que vous avez sur ce que je vous mande sont bien naturels ; celui de l’espérance est commun à tout le monde, sans que l’on puisse dire pourquoi ; mais enfin cela soutient le cœur. Je fus dîner à Sainte-Marie de Saint-Antoine[1], il y a deux jours. La mère supérieure me conta en détail quatre visites que Puis[2] lui a faites depuis trois mois, qui m’étonnèrent infiniment. Il lui vint dire que le bienheureux évêque de Genève[3] lui avoit obtenu des grâces si particulières pendant la maladie qu’il eut cet été
  1. Lettre 57. — i. Le principal couvent de la Visitation était rue Saint-Antoine, dans l’hôtel de Cossé. C’est dans l’église de ce couvent, construite par Fr. Mansard, et dédiée en 1634 par André Frémyot, frère de sainte Chantal, que fut enterré le surintendant Foucquet, et avant lui son père. C’est là aussi qu’on a retrouvé en 1834 le cercueil de Henri de Sévigné, mari de la marquise, et ceux de plusieurs autres membres des familles de Sévigné et de Coulanges.
  2. Voyez la note 10 de la lettre 55. Ici encore et partout où est ce pseudonyme Puis, la copie de Troyes a « le chancelier » ou, quand le sens le permet, « puis (ensuite) le chancelier. »
  3. Saint François de Sales, béatifié en 1661, et canonisé en 1666.